Alban, la nouvelle génération
Alban est le benjamin de l’équipe des producteurs, ce qui ne l’empêche pas de connaître la Ratte du Touquet depuis le berceau, puisqu’il est tombé dans la marmite (ou le pallox ?) de Ratte du Touquet quand il était petit ! Son père, Audouin de l’Epine, n’est rien d’autre que l’un des plus éminents producteurs et spécialistes de cette variété. D’ailleurs, avec ses complices Dominique Dequidt et Jean-Pierre Guisset, ils ontœuvré ensemble dans les années 80 à l’incroyable essor cette pomme de terre. En 1986, soit quatre ans seulement après la naissance d’Alban, ils l’ont baptisée de son nom de scène,Ratte du Touquet,et ne l’ont plus jamais quittée. C’est dire si le jeune producteur et la Ratte du Touquet ont grandi côte à côte !
Aujourd’hui devenu à son tour agriculteur, Alban a travaillé pendant quelques années auprès de son père, avant de reprendre les rênes de l’exploitation familiale. Désormais, c’est lui le chef. Mais avant de prendre sa retraite, son père lui a transmis sa curiosité, sa modernité, et sa passion pour les variétés d’exception. Fier de cet héritage, Alban se donne pour objectif d’utiliser les connaissances de son époque pour mieux perpétuer la tradition.
Entré dans le métier à une époque où l’agriculture est en constante transformation (toujours plus de travail administratif, des exploitations qui s’étendent, un regard différent sur son métier de la part des consommateurs et des riverains), Alban a au contraire envie de revenir à des valeurs simples. Il tient à tout maîtriser de A à Z (il adore par exemple faire de la mécanique), préfère cultiver peu de produits pour le faire du mieux possible, réfléchit à faire un peu d’agriculture biologique (pour des produits moins sensibles que la Ratte du Touquet), et rêve même d’avoir des bêtes.
"J'ai besoin de m'amuser, qu'on soit heureux de travailler avec moi"
En attendant, Alban s’attache à rester à l’écoute de tout ce qu’il peut encore apprendre. S’il s’est dirigé vers des études agricoles sans hésiter, le producteur a pris le temps et la peine de s’ouvrir l’esprit pour enrichir sa pratique des savoir-faire et des expériences des autres agriculteurs. Il a fait ses études en Bretagne où, contrairement au nord de la France, la tradition est plutôt laitière que céréalière, a suivi des stages dans d’autres filières agricoles, et a beaucoup voyagé et visité des fermes à l’étranger, notamment aux États-Unis, en Amérique latine et en Asie.
S’il reste humble et prudent face à la nature « qui nous dépasse et qu’on ne connaît pas vraiment », il considère son exploitation « comme [son] jardin potager », dont il prend un plaisir tout particulier à déguster les productions.
Son mot d’ordre ? Le plaisir ! il est impératif pour lui d’exercer son métier dans la bonne humeur et avec fierté : « j’ai besoin de m’amuser, qu’il y a une atmosphère de travail enthousiasmante, et que mes salariés soient contents de travailler dans ma ferme ».
Sa femme travaille également à ses côtés dans l’exploitation, et il se régale à emmener son fils sur le tracteur le week-end. Assurément, l’agriculture est pour lui une histoire de famille !